À la demande de votre médecin, une endoscopie avec pose de prothèse vous est proposée. Les investigations effectuées pour vos symptômes ont mis en évidence une lésion qui est responsable d’un rétrécissement significatif (sténose) de votre tube digestif qui peut se localiser au niveau de l’œsophage, de l’estomac, du duodénum (première partie du petit intestin), des voies biliaires, du rectum ou du colon.

Cet examen permet l’élargissement mécanique de la zone rétrécie par la mise en place d’une prothèse ou stent (dispositif formé par un tube formé par un treillis très fin) qui permettra une ouverture plus large soulageant ainsi vos symptômes.

La mise en place d’une prothèse peut également être proposée pour boucher un orifice anormal sur le tube digestif (fistule)

POURQUOI CHOISIR LA MISE EN PLACE D’UNE PROTHÈSE PAR VOIE ENDOSCOPIQUE ?

Votre maladie entraine un rétrécissement significatif (sténose) de votre tube digestif (œsophage, estomac, duodénum, rectum, colon, …) qui est responsable de votre symptôme ou qui pourrait entrainer prochainement des symptômes importants. Afin de pallier à ce problème, votre médecin vous propose la mise en place d’une endoprothèse endoscopique. Cet examen va permettre l’élargissement continu de la zone rétrécie ce qui permet d’améliorer les symptômes tels le trouble du passage des aliments solides ou des liquides au niveau de l’œsophage, douleurs abdominales hautes, ballonnements, nausées et vomissements, constipation, …

C’est une méthode reconnue et validée qui est une alternative à une prise en charge chirurgicale.

La mise en place d’une prothèse peut également être proposée pour boucher un orifice anormal sur le tube digestif (par exemple l’orifice d’une fistule). Elle va permettre de colmater cet orifice. Selon les indications et l’évolution, la prothèse sera retirée après quelques semaines ou laissée à plus long terme.

COMMENT SE PRÉPARER POUR LA MISE EN PLACE D’UNE PROTHÈSE PAR VOIE ENDOSCOPIQUE ?

Pour la mise en place de prothèse au niveau de l’oesophage, de l’estomac, des voies biliaires et du duodenum il faut être à jeun strict (sans boire, ni manger, ni fumer) durant les 6 heures précédant l’examen.

Pour la mise en place de prothèse au niveau du rectum ou du colon, il faut être à jeun strict (sans boire, ni manger, ni fumer) durant les 6 heures précédant l’examen. Une préparation est également fréquemment réalisée. La partie de l’intestin entre l’anus et la sténose doit être le plus propre possible, pour permettre un examen précis et réaliser la mise en place de la prothèse. Pour cela, vous devrez le plus souvent effectuer une préparation avant l’examen.

D’autres dispositions adaptées à votre cas peuvent vous être demandées, comme par exemple, arrêter dans les jours qui précèdent des médicaments qui modifient la coagulation de votre sang.

COMMENT VA SE DÉROULER VOTRE MISE EN PLACE DE PROTHÈSE PAR VOIE ENDOSCOPIQUE ?

L’examen se déroule sous anesthésie générale dans une salle d’endoscopie équipée d’un appareil de radiographie.

Il commence par une gastroscopie ou une coloscopie qui permettra d’atteindre la zone rétrécie (ou l’orifice à colmater). Après avoir identifié cette zone, le médecin introduira un fil-guide à travers le rétrécissement et injectera, par un cathéter, une substance de contraste radiologique (qui permet de visualiser par radiographie). On peut ainsi évaluer, en utilisant des rayons X, la longueur et l’anatomie de la sténose en fonction desquelles on choisit la taille et le type de prothèse. On glisse la gaine qui contient la prothèse sur le fil-guide à l’intérieur du rétrécissement. Une fois bien positionnée, on retire la gaine et la prothèse se déploie (auto-expansion), sous surveillance radiologique et endoscopique.

Le médecin décidera pendant ou après l’examen si une éventuelle intervention supplémentaire (par exemple la dilatation mécanique à l’aide d’un ballon) est nécessaire.

Selon le type de prothèse utilisée et l’évolution de la pathologie ayant indiquée la pose de la prothèse, cette dernière pourra être au besoin retirée par endoscopie. Le médecin prendra cette décision et en discutera avec vous avant la pose de la prothèse.

Entre chaque patient, et suivant la règlementation en vigueur, l’endoscope est désinfecté et les accessoires utilisés sont stérilisés ou jetés (matériel à usage unique).

Ces procédures font référence pour prévenir d’éventuelles transmissions d’infections.

Cette mise en place de prothèse nécessite une hospitalisation de 24 heures au minimum qui pourrait être prolongée en cas de complications ou d’inefficacité de la prothèse.

QUELLES COMPLICATIONS PEUVENT SURVENIR PENDANT L’EXAMEN ?

Tout acte médical, exploration, intervention sur le corps humain, même conduit dans des conditions de compétence et de sécurité conformes aux données actuelles de la science et de la réglementation en vigueur, recèle un risque de complication. Certaines complications peuvent être favorisées par vos antécédents médico-chirurgicaux ou par la prise de certains traitements. Il sera important de bien donner l’ensemble de ces informations à votre médecin avant l’examen.

Les complications de la mise en place d’une prothèse sont rares :

• La blessure ou la perforation de la paroi du tube digestif, en particulier au niveau de la sténose (rétrécissement), qui peut rendre nécessaire une intervention chirurgicale (avec ses propres risques).
• La migration de la prothèse, qui la rend inefficace et qui peut nécessiter une nouvelle endoscopie pour la retirer voire une intervention chirurgicale.
• L’hémorragie, qui peut exceptionnellement nécessiter une intervention chirurgicale. Des transfusions de sang ou de dérivés sanguins sont parfois nécessaires.

D’autres complications sont possibles mais restent exceptionnelles, tels que les troubles cardio-vasculaires et respiratoires, les infections.

Ces complications peuvent être favorisées par vos antécédents médico-chirurgicaux ou par la prise de certains traitements. Elles dépendent de l’examen réalisé et de la difficulté technique.

Toutes ces complications apparaissent le plus souvent lors de l’endoscopie, mais peuvent également se révéler quelques jours après l’examen (douleurs abdominales et du thorax, vomissements de sang rouge ou noir, selles noires, toux, fièvre, frissons, …).

Il est alors très important de contacter immédiatement le médecin qui s’est occupé de vous.

En cas d’impossibilité de prendre contact avec lui, il est très important de prendre contact très rapidement avec votre médecin traitant ou avec le service des urgences de l’hôpital.

QUELLES SONT LES ALTERNATIVES ?

Les maladies pour lesquelles sont proposées la pose de prothèse (stent) peuvent être très graves. Elles nécessitent parfois la pose de sonde d’alimentation ou de poches intestinales. Ces gestes sont effectués pour tenter de vous éviter ces désagréments.

Le traitement chirurgical peut être une alternative au traitement endoscopique, mais nécessite une hospitalisation plus longue et des risques plus élevés.

L’option thérapeutique qui vous est proposée fait toujours l’objet d’une discussion multidisciplinaire.

REMARQUES IMPORTANTES

Ces fiches ont été établies à partir des recommandations des sociétés savantes reconnues. Elles ne remplacent pas l’information délivrée par votre médecin. N’hésitez pas à lui poser les questions que vous souhaitez.